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Voici une fourgonnette qui ne présente pas trop mal, de loin. De plus près c'est une toute autre histoire. Vous trouverez ci-dessous son vécu, l'élan de solidarité qui s'est créé pour sa reconstruction et le budget détaillé nécessaire à son retour sur les routes françaises, avant son départ au cœur du Sahara mauritanien.
Sortie des usines Citroën au début des années 70, voilà bientôt 50 ans que cette fourgonnette permet à ses divers propriétaires de connaître la joie de conduire un bicylindre. Nous n'avons cependant guère pu remonter sa généalogie qu'aux deux derniers propriétaires.
A la recherche de deux 2cv fourgonnettes ou Acadiane à petits prix pour partir au Sahara, nous avons envoyé des mails dans différents 2cv clubs de France.
Fabrice et Christèle sont tombés sur notre annonce. Fabrice a déjà fait l'Afrique dans les années 90 et avec Christèle ils possèdent une flotte de 2cv pour leur entreprise, dont le but est d'organiser des balades et rallyes touristiques en Touraine "2cv Légende Organisation".
Fabrice nous envoie un mail pour nous proposer une vieille 2cv fourgonnette qui traine sur son terrain et sa main d’œuvre gracieuse pour la retaper, contre de la publicité pour son entreprise.
Nous acceptons bien entendu et programmons une première remise en état du 17 au 25 février 2020.
Entre temps, Christèle lance auprès de son entourage deuchiste un chantier participatif pour la restauration de la 2cv fourgonnette.
Du lichen qui se plait entre la galerie et le toît
Un peu de rouille sur la bordure des fenêtres
Le volet d'aération une fois la peinture grattée. Un grand classique de la restauration...
Rouille perforante sur la planche de bord
Le plancher arrière et les passages de roue sont
concaves, mais sans trop de rouille
Plus de brancards ni de plancher avant...
Côté châssis, presque pas de rouille, sauf sur l'avant du plancher supérieure. Par contre, comme mentionné plus haut, le côté gauche est légèrement plié, la butée de bras arrachée et un ressort de suspension cassé.
De haut en bas et de gauche à droite : Fabien sur le perçage des renforts du châssis, Stéphane et le percuteur à aiguille pour faire tomber toute la rouille, Coluche avec ses enfants Nono et Binus sur la dépose de la mécanique, Tonton casquette sur le ponçage d'une porte, Fabrice sur le démontage des tirants au chalumeau, Yolande sur la soudure des renforts de châssis, Guy sur le décapage à la raclette de 5 couches de peintures à la gouache, José dans les mesures de tôles à remplacer et Frédérique dans la rénovation de la directions.
Le 16 février 2019 j'arrive à Dierre, chez Fabrice et Christèle pour commencer le boulot.
Ajustage du futur brancard gauche
Soudure du brancard
Nouveau planché terminé en 20/10ème
Nouvelle planche de bord
Châssis renforcé et blacksonné
Repose de la caisse sur le châssis
Détail du budget pour ces neuf premiers jours de travaux :
Premier total : 1172 euros
Ne sont pas comptabilisés les six soufflets neufs de cardan que j'avais de longue date, des pièces d'occasions données par Fabrice (deux portes avant, deux optiques de phare, un ressort arrière de pot de suspension, trois chapes de tirant), et toute la tôle nécessaire à la reconstruction de la 2cv, gentiment offerte par Jean-Pierre, un artisan serrurier métallier du village voisin.
* Pour le logement Fabrice m'a gracieusement prêté le mobile-home dans leur jardin. Ils ne me demandera qu'une simple participation pour la consommation d’électricité, d'eau et de gaz. C'est pour cela que le montant du logement sur 8 jours est si bas.
** Renforts de châssis 179 euros, disque d'embrayage 19, cinq chambres à air 45, pochette de joints moteur 23, roulement arrière supérieur de boite de vitesse 32, butée d'embrayage 11, tube de frein le long du châssis 18, manette clignotant 6, kit de frein tambour avant complet avec cylindres de roue, mâchoires et ressorts 49, batterie 68, 2l d'huile de boite 22, 5l d'huile moteur 33, bombe de dégrippant 5, rétroviseurs d'angle 6, quatre pneus 135x80x15 Nankang 136.
*** Quatre disques en 125 à tronçonner 8 euros, deux disques en 215 à tronçonner 10, deux cylindres de roue arrière 40, deux soufflets de rotule de direction 20, plaquette caoutchouc de direction 5, deux boulons 6x12 pour fixation d'ailes 3, silent bloc de boite 10, deux câbles de frein à main d'occasion 16, rilsan et graisse pour les soufflets de cardan 5, quatre cartouches de Blakson 60, fil de soudure 40, 70 bars de gas pour soudure 40, 1l d'antirouille 45, bombe de peinture 12, Pâte à joint, dégraissant, papier de verre et produit fontaine de nettoyage 15.
Le 13 novembre 2021 j'arrive pour terminer le boulot. Plus d'un an et demie c'est écoulé depuis ma première visite. Cette fois, hormis Fabrice qui m'a proposer la 2cv, seul Guy et Yolande ont pu venir prêter main forte. Ayant oublié l'appareil photo vous ne verrez l'AK400 qu'une fois finie de retour chez moi.
Ce deuxième passage a duré 17 jours. Les finitions demandent toujours beaucoup de temps. Il a fallu également refaire entièrement un moteur, car impossible de remettre la main sur celui préparé par Fabrice il y a un an et demi.
Le contrôle technique en poche je reprend enfin la route du sud...
Après une restauration complète les premiers tours de roues sont toujours stressant, et après seulement 30 kilomètres je tombe en panne. La 2cv toussote puis plus rien. Cela ressemble à un problème d'arrivé d'essence. Sur le bas côté de la route je démonte la crépine du réservoir, seule chose que je n'avais pas contrôlé. Bingo, c'est bien elle !
Mais les problèmes continuent... Impossible de garder le ralentit aux feux rouges ou aux stops sans mettre le starter. Enfin une grosse fuite d'huile m’inquiète. l'huile se répand sur le pot de détente et provoque une belle fumée qui rentre dans l'habitacle.
Je décide alors de faire un détour chez mon ami Christian près d'Angoulême, qui connait parfaitement la mécanique des petites 2cv. Arrivé chez lui, il essai de régler le carbu, sans succès !
Un démontage rapide montre un gicleur légèrement obstrué et la pompe de reprise sans ressort. Christian s’aperçoit également que les gicleurs ne sont pas les bons, du 2cv4 alors que je suis en 602. Ces erreurs réparées, le moteur tournera comme une horloge.
En ce qui concerne la fuite d'huile, assez conséquente, Christian décèle rapidement la fautive : il s'agit de la pompe à huile. Là il faudrait démonter le moteur pour refaire son étanchéité, mais le temps pressant, j'achète simplement un bidon de 5 litres d'huile pour les 700 kms qu'il me reste à parcourir jusqu'à chez moi. Nous verrons le démontage du moteur aux beaux jours !
Grâce à Dieu, pas d'autre souci sur la route et j'arriverai sans encombre à la maison.
Détail du budget pour ces 17 jours de travaux :
Deuxième total : 737 euros
Total final pour la remise en état : 1909 euros
* Pour le logement Fabrice m'a gracieusement prêté le mobile-home dans leur jardin. Ils ne me demandera qu'une simple participation pour la consommation d’électricité, d'eau et de gaz. C'est pour cela que le montant du logement sur 17 jours est si bas.
** Un mètre de durit essence 15 euros, ressort accélérateur 5 euros, ampoules 6 euros, rivets 12 euros, une paire d'essuie-glace 16 euros, deux caoutchouc de jonction levier de vitesse/boite 6 euros, support d'ancienne pédale d'accélérateur 5 euros, deux joints spi moteur 15 euros, charnière du capot moteur 48 euros, 1/2 litre de liquide de frein 10 euros, 200 g de mastic carrosserie 15 euros, trois disques en 125 à tronçonner 6 euros, une disque à meuler 3 euros, 1,5 cartouche de PU 18 euros, 20 litres d'essence 34 euros, un forêt de 8 cassé 6 euros, une bobine de fil à souder 25 euros, contrôle technique prix garage 60 euros.